Legs littéraire, intellectuel, culturel et politique
Pyramide de la littérature et du journalisme au Maroc : Un des Cinq Grands
Cinq hommes figuraient parmi les principaux fondateurs de la culture marocaine moderne :
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Abdellah Guennoun en études religieuses et en histoire littéraire marocaine ;
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Mohammed Al-Fassi en histoire des arts et de la culture ;
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Abdellah Al-Aroui en philosophie de l'histoire ;
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Mohammed Abed Al-Jabri et Aziz El-Hbabi en pensée philosophique ;
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Abdelkrim Ghallab en écriture littéraire.
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Écrivain encyclopédique et multidimensionnel.
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Combinaison des composantes de la culture marocaine pure avec des éléments de la culture orientale.
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Production abondante et diversité des genres littéraires.
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Pratique de la politique avec sa plume et sa pensée.
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Littérature entre les batailles de libération et les préoccupations de l'ère de l'indépendance.
Écrivain, Journaliste, Homme Politique
Abdelkrim Ghallab (1919–2017) fut l’une des grandes figures du XXe siècle au Maroc. À la croisée des mondes littéraire, politique et journalistique, il a marqué des générations par son engagement, sa pensée moderniste et son style d’écriture raffiné.
Univers
Littérature pensée
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« Le Passé enterré » — roman emblématique du mouvement national
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« Les Sept Portes » — symbolisme et identité culturelle
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Nouvelles, essais, et articles engagés ...
Journalisme engagé
Rédacteur en chef du quotidien "Al-Alam", il a mis sa plume au service des grandes causes nationales, tout en défendant la liberté d'expression et les valeurs démocratiques.
Valeurs
Pensée & Vision
Penseur arabo-musulman moderne, il a toujours prôné un équilibre entre tradition et modernité.
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l'identité marocaine
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la réforme sociale et religieuse
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la lutte pour l’indépendance et les droits civiques
Héritage & Influence
Son influence dépasse les frontières du Maroc.
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Président de l’Union des Écrivains du Maroc
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Membre de l'Union des écrivains arabes
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Membre de l’Académie du Royaume du Maroc
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Membre du gouvernement
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Traduit dans plusieurs langues
Médias
Figure journalistique et intellectuelle influente.
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Journaliste et rédacteur dès les années 1940
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Directeur et rédacteur en chef du journal Al-Alam (l’organe du Parti de l’Istiqlal)
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Secrétaire Général du Syndicat National de la presse marocaine
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Chroniqueur et éditorialiste
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Contributeur dans plusieurs revues et journaux nationaux et arabes
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Président de l’Union des Écrivains du Maroc
Archives
Plongez dans des photos rares, manuscrits, lettres personnelles, et documents historiques retraçant son parcours.
Événements
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Hommages
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Colloques / Conférences
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Publications

Feu Abdelkrim Ghallab, véritable icône du Parti de l’Istiqlal, a été un grand patriote, intellectuel et journaliste.
Abdelkrim Ghallab, qui a dirigé le Journal Al-Alam pendant plusieurs décennies jusqu’au début des années 2000, est l’auteur de plusieurs écrits ayant enrichi la bibliothèque arabe, dont des articles de presse et d’opinion, des analyses, ainsi que des romans, des nouvelles, des biographies, sans oublier ses études sur l’Islam, la linguistique et la pensée.
Diplômé de l’université Al Qaraouiyine et de l’université du Caire, Abdelkrim Ghallab a contribué à la création de l’Union des écrivains du Maroc (UEM) qu’il a présidé de 1968 à 1976.
Membre de l’Académie du Royaume du Maroc, il est également l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « Pulsations de pensée », « Dans la culture et la littérature » et « La pensée politique », outre un nombre de romans, notamment « Le Passé enterré », « Maître Ali » et « Chassée du Paradis ».



3. Retour au Maroc et activité journalistique :
De retour au Maroc en décembre 1948, Abdelkrim Ghallab s’impose rapidement comme l’une des figures majeures du journalisme et du mouvement nationaliste. Il devient rédacteur en chef de l’hebdomadaire culturel Rissalat al-Maghrib (« Le Message marocain »), puis du quotidien Al-‘Alam, organe officiel du Parti de l’Istiqlal. Ses écrits, suspendus à plusieurs reprises par les autorités coloniales, contribuent à la diffusion des idées indépendantistes.
En août 1952, à la suite de la déportation du sultan Mohammed V, il est arrêté sous prétexte de relations avec un émissaire royal. Il est libéré après plusieurs mois de détention.
4. Fonctions après l’indépendance :
Après l’indépendance du Maroc en 1956, Abdelkrim Ghallab est nommé ministre plénipotentiaire et directeur du Département des Affaires arabes et du Moyen-Orient au sein du nouveau ministère des Affaires étrangères, dirigé par Ahmed Balafrej. Il démissionne en janvier 1959 pour reprendre la direction du quotidien Al-‘Alam, qu’il dirigera jusqu’en 2004, à l’exception de la période 1981–1985, durant laquelle il occupe le poste de ministre délégué auprès du Premier ministre dans le deuxième gouvernement Abderrahim Bouabid.
5. Engagement syndical et parlementaire :
En 1961, Abdelkrim Ghallab contribue à la création du Syndicat national de la presse marocaine, dont il devient le premier secrétaire général, poste qu’il conservera jusqu’en 1983. Il milite notamment pour la levée de la censure, finalement obtenue en 1977.
Sur le plan politique, il siège à la Chambre des représentants entre 1977 et 1984, puis de 1993 à 1997. Parallèlement, il assume d’importantes responsabilités au sein du Parti de l’Istiqlal, membre du Comité exécutif dès 1960 et membre du Conseil de présidence après la mort de Allal El Fassi en 1974.
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1. Origines et formation :
Abdelkrim Ghallab est né en 1919 à Fès, au Maroc, dans une famille lettrée issue du milieu traditionnel. Il effectue son cycle primaire puis secondaire à l’Université Al-Qaraouiyine, où il s’imprègne très tôt des sciences religieuses et linguistiques classiques.
En 1932, il poursuit ses études au sein de la même université. Dès son jeune âge, il manifeste un engagement politique : à onze ans, il participe à la procession du « Allatif », organisée en réaction au Dahir berbère du 16 mai 1930, perçu comme une tentative coloniale de diviser Arabes et Amazighs du Maroc.
En 1934, il prend part à la préparation du Cahier des revendications du peuple marocain, premier document revendicatif de la jeunesse nationaliste marocaine. Arrêté en 1936 à l’âge de dix-sept ans, il devient ainsi l’un des plus jeunes militants emprisonnés de sa génération.
2. Études au Caire et débuts politiques :
En octobre 1937, Abdelkrim Ghallab se rend au Caire pour y poursuivre ses études. Il s’inscrit à la Faculté des Lettres de l’Université du Caire en 1940, où il obtient sa licence en 1944. Élève du grand intellectuel Taha Hussein, il suit également des cours à la Faculté de droit et des sciences économiques.
Durant son séjour en Égypte, il participe activement à la vie intellectuelle et militante du monde arabe. En 1942, il fonde avec d’autres étudiants l’Association des étudiants arabes de la Faculté des Lettres, regroupant des étudiants venus de Syrie, d’Irak, d’Égypte, de Palestine, du Soudan et du Maghreb, sous la présidence du Dr Abdelwahab Azzam. Cette association milite pour la cause du nationalisme arabe et la libération des pays colonisés.
En 1943, Abdelkrim Ghallab est également l’un des fondateurs de la Ligue pour la défense de Marrakech, organisation créée par des nationalistes marocains au Caire afin de promouvoir l’indépendance du Maroc. Cette ligue adresse en janvier 1944 un mémorandum aux ambassades alliées et au gouvernement égyptien réclamant l’indépendance du Maroc — initiative qui coïncide, sans coordination préalable, avec le Manifeste de l’indépendance publié à Fès la même année par le Parti de l’Istiqlal.De 1945 à 1947, il enseigne la littérature dans plusieurs lycées égyptiens. En 1947, il est élu secrétaire général de la Conférence du Maghreb arabe tenue au Caire, qui aboutit à la création du Bureau du Maghreb arabe, structure coordonnant la lutte pour l’indépendance du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie.
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6. Vie intellectuelle et contributions littéraires :
Écrivain prolifique, Abdelkrim Ghallab publie son premier article dès 1936 dans la revue cairote Al-Risala. Son œuvre littéraire, riche et variée, aborde les thématiques de la mémoire, de la modernité, de la foi et de la lutte nationale. Il est l’auteur de plus de 70 ouvrages, dont des romans, des nouvelles, des essais, des études historiques et politiques.
Son roman « Dafana al-Madi » (Le Passé enterré), publié en 1966, est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature marocaine moderne et a remporté le Prix du Maroc du Livre en 1968. Il obtient à nouveau ce prix pour « Ma‘lam ‘Ali » (Maître Ali, 1974) et « Chouroukh fil Maraya » (Reflets de l’aube, 1994).
Le roman Maître Ali a été classé par l’Organisation arabe pour la culture parmi les 105 meilleurs romans arabes du XXᵉ siècle.
Plusieurs de ses œuvres ont été traduites en français, anglais, espagnol, catalan, italien et ourdou, et plus de cinquante thèses universitaires ont été consacrées à son œuvre dans les universités marocaines et arabes.
7. Fonctions culturelles et distinctions :
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Président de l’Union des écrivains marocains (1968–1976)
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Vice-président de l’Union des écrivains arabes (1968–1981)
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Secrétaire général adjoint du Syndicat des journalistes arabes (1965–1983)
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Membre fondateur de l’Académie du Royaume du Maroc (1980)
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Membre de la Fondation Bayt Al-Hikma (Tunisie)
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Membre correspondant de l’Académie de la langue arabe de Bagdad
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Président du Comité culturel de la Fondation Allal El Fassi
En octobre 2003, la Fondation Souad Al Sabah (Koweït) lui consacre un volume de 646 pages regroupant les témoignages et analyses de dizaines d’intellectuels arabes. En 2016, il reçoit le Prix de l’Académie du Royaume du Maroc, distinction honorifique décernée pour la première fois à un écrivain marocain.
8. Fin de vie et héritage :
Entre 2004 et 2017, Abdelkrim Ghallab poursuit son œuvre et publie encore plusieurs volumes. Son écriture, marquée par la rigueur du style et la profondeur de la réflexion morale et sociale, demeure une référence dans la littérature marocaine contemporaine.
Abdelkrim Ghallab s’éteint le 14 août 2017 à El Jadida. Son décès marque la disparition d’un pionnier du journalisme marocain, d’un intellectuel engagé et d’un romancier majeur du monde arabe.







































