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: اللغة العربية

ثورة تطور وتحديث وإنماء

La langue arabe :

révolution, évolution, modernisation et développement

Par : Abdelkrim Ghallab

Revue : Al-Doha

Numéro : 2

Date de publication : 1 février 1978

Type de publication : Mensuel depuis 1976

Pays de publication : Qatar

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

L’article paraît en 1978, période de reconstruction linguistique et éducative dans le monde arabe, marquée par les politiques d’arabisation dans l’enseignement et l’administration.
Abdelkrim Ghallab s’exprime ici comme penseur réformiste, plaidant pour une langue arabe vivante, adaptée aux besoins du progrès scientifique, technique et culturel.
L’essai s’inscrit dans une série de textes où Ghallab relie le destin de la langue à celui de la civilisation arabe — prolongeant les positions qu’il avait déjà défendues dans la presse marocaine des années 1960-1970.

 
Ton & style

Le ton est réformateur et combatif, empreint d’une rhétorique de mobilisation intellectuelle.
Abdelkrim Ghallab écrit avec l’autorité du pédagogue et du militant de la culture.
Le style est à la fois didactique et oratoire : alternance de constats historiques et d’appels à l’action.
Il emploie souvent des antithèses : stagnation / développement, passé / avenir, langue figée / langue dynamique.
Cette structure binaire illustre sa vision dialectique du progrès linguistique.

 
Thèmes principaux
  • La langue arabe comme instrument de modernité : refus de l’idée selon laquelle elle serait inapte à la science ou à la technologie.

  • Réforme et actualisation linguistique : nécessité de créer, adapter et arabiser le vocabulaire moderne.

  • Dimension civilisationnelle de la langue : la défense de l’arabe est un acte de souveraineté culturelle.

  • Responsabilité des intellectuels arabes : rôle des écrivains, enseignants et linguistes dans la revitalisation linguistique.

  • Critique du dualisme linguistique : mise en garde contre la fracture entre l’arabe classique, l’arabe moderne et les dialectes.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet article représente un moment central du discours linguistique d'Abdelkrim Ghallab.
Il condense sa vision humaniste : la langue est le miroir du progrès moral et intellectuel.
Il prolonge ses réflexions développées dans ses essais antérieurs (Dans la culture islamique et la littérature coranique, la question de la culture marocaine) et dans ses chroniques journalistiques.
Ce texte illustre la cohérence de sa pensée linguistique : moderniser sans altérer l’identité.
Il témoigne de son attachement à un arabe unifié et rénové, symbole d’une renaissance globale.

 
Valeur historique et usages possibles
  • Source de première main pour l’étude du discours linguistique arabe réformateur dans les années 1970.

  • Référence essentielle sur la position du Maghreb dans le débat de la modernisation linguistique arabe.

  • Texte exploitable pour l’histoire des politiques d’arabisation au Maroc et dans le monde arabe.

  • Document à valeur didactique pour comprendre la pensée culturelle et identitaire d’Abdelkrim Ghallab.

Note académique
 
Brève analyse critique

L’article est un manifeste linguistique, dans lequel Abdelkrim Ghallab associe la modernisation de la langue à celle de la société.
Sa démonstration repose sur une conviction centrale : l’arabe n’est pas un vestige du passé, mais un levier du futur.
L’écriture combine la rigueur du journaliste et l’élan du réformateur moral.
Ce texte, bien que bref, a une portée doctrinale, car il définit une stratégie culturelle pour l’ensemble du monde arabe.

Objet et portée
  • Objet : défendre la langue arabe comme outil de progrès et de cohésion.

  • Portée : à la fois linguistique, culturelle et politique.
    L’auteur relie le sort de la langue à celui de la civilisation, soulignant qu’aucun développement ne peut se réaliser dans une langue étrangère à l’identité du peuple.

Critique méthodologique
  • Méthode : raisonnement inductif et rhétorique persuasive.

  • Forces : clarté, cohérence argumentaire, enracinement culturel.

  • Limites : absence de données linguistiques concrètes ou d’analyses comparatives ; discours essentiellement normatif.

  • Originalité : intégration de la problématique linguistique dans une perspective morale et civilisationnelle.

Enjeux historiographiques
  • Témoigne des débats linguistiques panarabes dans le contexte postcolonial.

  • Documente la position intellectuelle d’Abdelkrim Ghallab face à la tension entre modernisation et authenticité.

  • Fait partie de l’histoire du mouvement de réforme culturelle arabe où la langue est pensée comme vecteur d’émancipation.

  • Reflète l’évolution d’une pensée maghrébine intégrée dans le champ intellectuel arabe global.

 

Conclusion

Dans « La langue arabe : révolution, évolution, modernisation et développement », Abdelkrim Ghallab affirme la puissance créatrice et évolutive de la langue arabe.
Loin du conservatisme, il en propose une vision dynamique, à la fois fidèle à la tradition et ouverte à la modernité.
Ce texte, dense et visionnaire, reste l’un des témoignages majeurs du combat linguistique d’Abdelkrim Ghallab, un combat pour une langue vivante, adaptée à la science, à la pensée et à la civilisation.

Revue Al-Doha n°2

La langue arabe : révolution, évolution, modernisation et développement

Article issu des archives de la revue :

الفكر العربي بين الاستلاب وتأكيد الذات

La pensée arabe entre aliénation et affirmation de soi

Par : Abdelkrim Ghallab

 

Revue : Al-Fikr (La Pensée)

​Numéro : 6

Date de publication : 1 mars 1978

Type de publication : Hebdomadaire de 1954

Pays de publication : Tunisie​

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

En 1978, le monde arabe connaît des défis majeurs relatifs à la souveraineté culturelle, à la dépendance intellectuelle et à la quête d’une modernité authentique. L’article s’inscrit dans ce contexte de crise de la pensée arabe : la question de « l’aliénation » intellectuelle et de l’affirmation de soi cultural et identitaire est centrale.

 
Ton & style

Le style adopté par Abdelkrim Ghallab est à la fois sérieux, réflexif et engagé. Le ton reste sobre : il évite la rhétorique extrême, mais invite à une prise de conscience. Le texte mêle analyse conceptuelle et appel moral — typique de l’écriture de l’auteur à cette période.

 
Thèmes principaux
  • La dépendance intellectuelle du monde arabe vis-à-vis de modèles étrangers (“aliénation”).

  • La nécessité d’affirmer la pensée arabe dans ses propres termes (“affirmation de soi”).

  • Le rôle de la culture, de la langue et de l’esthétique dans cette dynamique.

  • Le lien entre modernité et authenticité culturelle.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet article illustre la dimension pensive et critique de l’œuvre d’Abdelkrim Ghallab : au-delà de la fiction, il s’intéresse à la condition culturelle et intellectuelle de la nation arabe. Il constitue un jalon dans sa réflexion sur la mission de la pensée arabe, et s’inscrit parmi ses essais les plus concis sur ce thème majeur.

 
Valeur historique et usages possibles
  • Document utile pour comprendre les débats arabes sur la modernité et l’identité à la fin des années 1970.

  • Source pour l’étude de la pensée d’Abdelkrim Ghallab sur la culture et l’émancipation intellectuelle.

  • Référence pour les travaux sur la souveraineté intellectuelle dans le monde arabe.

Note académique
 
Brève analyse critique

Dans « La pensée arabe entre aliénation et affirmation de soi », Abdelkrim Ghallab livre une réflexion profonde sur la condition du sujet arabe dans le champ intellectuel moderne. Il identifie l’aliénation non seulement comme domination externe, mais aussi comme acceptation passive de modèles étrangers. Par l’affirmation de soi, il préconise une voie de libération culturelle : la pensée arabe doit se reconnaître et s’affirmer dans ses propres termes, sans renier les héritages.

Objet et portée

L’objet est de questionner la relation entre la pensée arabe et les forces de l’homogénéisation culturelle. La portée est large : l’auteur ne cible pas seulement la philosophie ou les sciences, mais l’ensemble de la vie intellectuelle — littérature, savoirs et culture populaire. Il appelle à une réappropriation consciente.

Critique méthodologique

La méthode est essentiellement théorique et normative. Abdelkrim Ghallab n’avance pas de statistiques ou d’enquêtes sociologiques, mais développe un argumentaire philosophique, historique et moral. Cela offre une grande liberté d’interprétation mais limite le texte sur le plan empirique. Toutefois, pour ses objectifs — sensibiliser, interroger — la méthode est adéquate.

Enjeux historiographiques

Cet article s’inscrit dans un courant de pensée post-indépendance qui interroge la faiblesse des institutions culturelles arabes et la dépendance intellectuelle. Il contribue à la généalogie des réflexions sur la modernité arabe et sur les défis de l’émancipation culturelle. Il situe Abdelkrim Ghallab dans la tradition des intellectuels arabes qui ont cherché à penser la libération non seulement politique mais aussi culturelle.

 

Conclusion

« La pensée arabe entre aliénation et affirmation de soi » est un texte essentiel pour comprendre la dimension critique et culturelle de l’écriture d’Abdelkrim Ghallab. Il dépasse le cadre purement littéraire pour toucher à la condition du sujet collectif arabe, dans un moment d’histoire où la recherche d’identité était centrale. Ce texte, par sa clarté et sa profondeur, mérite d’être lu comme un appel à la souveraineté intellectuelle arabe — un thème toujours d’actualité.

Revue Al-Fikr n°5

La pensée arabe entre aliénation et affirmation de soi

Article issu des archives de la revue :

مناقشات : علال الفاسي المفكر الثوري

Discussions : Allal Al-Fassi, le penseur révolutionnaire

Par : Abdelkrim Ghallab

​​

Revue : Al-Ādāb (La Littérature)

Numéro : 7-8

Date de publication : 1 juillet 1978

Type de publication : Mensuel depuis 1953

Pays de publication : Liban​

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

Dans les années 1970, le Maroc poursuit son chemin post-indépendance, et la réflexion sur ses penseurs nationaux, comme Allal Al‑Fassi, occupe une place importante. Cet article d’Abdelkrim Ghallab intervient dans ce mouvement de valorisation du patrimoine intellectuel marocain. Il se situe dans une période où les intellectuels marocains cherchent à articuler la tradition politique nationale avec la modernité culturelle.

 
Ton & style

Le ton de l’article est analytique et engagé, mais reste mesuré. Abdelkrim Ghallab combine le regard critique sur la trajectoire d’Allal Al-Fassi avec une admiration cumulée pour son rôle de penseur et de militant. Le style est clair, structuré, fidèle à l’esprit des essais réflexifs que l’auteur pratique.

 
Thèmes principaux
  • La figure d’Allal Al-Fassi : penseur, militant, réforme.

  • La relation entre pensée politique et action nationale au Maroc.

  • Le rôle des intellectuels dans la construction de l’État et de la culture.

  • La dimension révolutionnaire ou de rupture dans la trajectoire d’Allal Al-Fassi.

  • La place de cette figure dans la mémoire collective marocaine et arabe.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet article marque l’intérêt d’Abdelkrim Ghallab pour les figures historiques et intellectuelles nationales. Il renforce sa démarche consistant à relier littérature, pensée et engagement. En étudiant Allal Al-Fassi, il ne se limite pas à la critique littéraire, mais explore le fusionnement de la pensée politique, de la culture et de l’identité nationale — thème central dans son œuvre.

 
Valeur historique et usages possibles

L’article est un document important pour :

  • l’étude de la réception de la pensée d’Allal al-Fassi dans le Maroc des années 1970-80,

  • la compréhension de la manière dont les intellectuels marocains « réfléchissent » leurs propres figures fondatrices,

  • les recherches sur la relation entre culture, politique et identité dans le Maghreb.
    Il peut servir comme source primaire dans des travaux sur l’histoire de la pensée marocaine moderne.

Note académique
 
Brève analyse critique

Dans « Discussions : Allal Al-Fassi, le penseur révolutionnaire », Abdelkrim Ghallab offre une lecture nuancée de la figure d’Allal Al-Fassi : il reconnaît son importance historique, tout en engageant une réflexion sur ses limites et ses héritages. Le texte ne s’en tient pas à une hagiographie, mais place Allal Al-Fassi dans une tension entre tradition et modernité, pensée nationale et conscience arabe.

Objet et portée

L’objet du texte est de mettre en discussion la pensée d’Allal Al-Fassi — non seulement comme figure historique, mais comme modèle intellectuel pour la génération contemporaine. La portée dépasse la biographie : il s’agit d’interroger la trajectoire d’un penseur marocain dans le contexte de la modernisation et de l’intégration arabe.

Critique méthodologique

La démarche d’Abdelkrim Ghallab est essentiellement qualitative : il mobilise des références historiques et politiques, mais privilégie l’interprétation critique plutôt que l’analyse quantitative ou strictement historique. Cette méthode lui permet d’embrasser la complexité de la figure d’Allal Al-Fassi, tout en restant accessible. Cependant, cela signifie que certains aspects (par exemple, les influences exactes, les archives) ne sont pas toujours abordés en profondeur.

Enjeux historiographiques

L’article s’inscrit dans la construction d’une mémoire intellectuelle marocaine, à une époque où la réflexion sur les fondateurs de l’indépendance et de la pensée nationale reprend force. Abdelkrim Ghallab contribue à cette démarche en proposant une mise en perspective de la figure d’Allal Al-Fassi comme penseur révolutionnaire, et non simplement comme homme politique. Cela engage un repositionnement de la pensée intellectuelle marocaine dans le cadre arabe et mondial.

 

Conclusion

Cet article constitue une pièce maîtresse dans la réflexion d’Abdelkrim Ghallab sur la culture, l’identité et l’engagement intellectuel. Il permet de comprendre comment un écrivain-penseur marocain voit sa propre trajectoire nationale et la replace dans le débat arabe. Le texte demeure une ressource précieuse pour qui s’intéresse à l’histoire intellectuelle du Maroc et à la pensée d’Allal Al-Fassi.

Revue Al-Adab n°7-8

Discussions : Allal Al-Fassi, le penseur révolutionnaire

Article issu des archives de la revue :

: على هامش كتاب

اتجاهات الشعر العربي المعاصر

جذور البعد بين المشرق والمغرب

En marge d'un livre :

Les tendances de la poésie arabe contemporaine

Racines de la distance entre Machrek et Maghreb

Par : Abdelkrim Ghallab

​​

Revue : Al-Doha

Numéro : 7

Date de publication : 1 juillet 1978

Type de publication : Mensuel depuis 1976

Pays de publication : Qatar

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

À la fin des années 1970, le monde arabe est marqué par de fortes tensions idéologiques et culturelles :

  • fracture politique post-guerres (1967, 1973)

  • essor des nationalismes locaux

  • affirmation culturelle du Maghreb

Dans ce contexte, Abdelkrim Ghallab s’intéresse aux raisons du décalage culturel et littéraire entre Machrek et Maghreb, particulièrement dans le domaine poétique où l’innovation semble plus rapide au Machrek.

 
Ton & style

Le ton est critique, analytique, nuancé.
Abdelkrim Ghallab adopte un style comparatif, fondé sur l’observation des courants poétiques, de leurs sources culturelles et de leurs publics.
Le ton reste constructif : l’auteur ne se limite pas à constater une fracture ; il cherche à en élucider les causes structurelles.

 
Thèmes principaux
  • Évolution de la poésie arabe moderne

  • Racines historiques du décalage culturel Machrek/Maghreb

  • Influence des contextes politiques sur la création littéraire

  • Place de l’identité marocaine dans l’arabité

  • Rôle des critiques littéraires dans les échanges culturels

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet article illustre l’engagement constant d’Abdelkrim Ghallab dans la défense de l’intégration culturelle arabe.
Il montre que la création maghrébine, encore en quête de visibilité à cette époque, possède une dynamique propre qui enrichit l’ensemble du patrimoine littéraire arabe.
Ce texte s’inscrit dans son combat pour :

  • la reconnaissance du Maghreb comme acteur littéraire majeur

  • la valorisation des passeurs culturels.

 
Valeur historique et usages possibles
  • Valeur de référence dans l’étude des rapports culturels interarabes.

  • Source incontournable pour une histoire intellectuelle de la poésie arabe contemporaine.

  • Utile pour l’analyse des relations littéraires Maroc–Machrek.

Note académique
 
Brève analyse critique

Abdelkrim Ghallab met en lumière l’écart dans la réception et dans le développement poétique entre deux pôles du monde arabe.
Il refuse une vision hiérarchique et insiste sur la pluralité des modernités arabes : chaque région modernise sa poésie à partir de ses conditions propres.

Objet et portée

L’objectif est d’expliquer pourquoi la poésie maghrébine peine à obtenir une reconnaissance équivalente à celle du Machrek, malgré la profondeur de son renouvellement.
La portée dépasse la poésie : il s’agit d’un diagnostic culturel global du monde arabe.

Critique méthodologique

Sa méthode repose sur :

  • la lecture critique d’ouvrages récents

  • la mise en parallèle des cadres sociaux de la culture

  • une analyse historiquement située

Ce n’est pas une étude exhaustive mais une réflexion stratégique : relancer le dialogue littéraire arabe.

Enjeux historiographiques

Ce texte s’inscrit dans un tournant des études littéraires arabes :
il contribue à établir une cartographie plurielle de la modernité poétique arabe.
Il aide à sortir d’une lecture machréko-centrée, dominante dans les institutions culturelles.

 

Conclusion

Cet article représente une pièce essentielle de la pensée d’Abdelkrim Ghallab sur l’unité culturelle arabe.
Sa vision reste d’une grande actualité :

l’innovation littéraire ne doit pas créer de division,
mais renforcer la solidarité culturelle entre les peuples arabes.

Par sa profondeur intellectuelle et son ambition fédératrice, ce texte mérite d’être mobilisé dans toute recherche portant sur la modernité poétique arabe et sur le rôle du Maghreb dans son évolution.

Revue Al-Doha n°7

En marge d'un livre : Les tendances de la poésie arabe contemporaine – Racines de la distance entre Machrek et Maghreb

Article issu des archives de la revue :

المجتمع التقليدي بفاس في مواجهة تحديات العصر

La société traditionnelle de Fès face aux défis de l’époque

Par : Abdelkrim Ghallab

​​

Revue : Al-Manahil (Les Sources)

Numéro : 12

Date de publication : 1 juillet 1978

Type de publication : Semestriel depuis 1974

Pays de publication : Maroc

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

En 1978, le Maroc vit une période de mutation rapide : modernisation économique, tensions sociales et débats identitaires. La ville de Fès, berceau spirituel et intellectuel du pays, incarne ce conflit entre héritage traditionnel et modernité montante.
C’est dans ce contexte qu’Abdelkrim Ghallab, originaire de Fès, entreprend une analyse sociologique et morale du monde traditionnel fassi, cherchant à comprendre comment ce modèle social, forgé par la religion, la culture et la solidarité urbaine, réagit aux transformations de l’époque.

 
Ton & style

Le ton est réflexif, analytique et empreint de nostalgie maîtrisée.
Abdelkrim Ghallab adopte un style clair, pédagogique et nuancé, mêlant observation sociologique et introspection culturelle. Sa prose s’appuie sur un vocabulaire à la fois classique et précis, illustrant son attachement à la langue arabe comme vecteur d’analyse sociale.
La tonalité générale exprime un équilibre entre attachement au passé et exigence de réforme.

 
Thèmes principaux
  • La transition sociale à Fès : entre coutume et modernité.

  • La structure traditionnelle (ʿOulama, artisans, familles savantes, confréries).

  • La crise d’adaptation culturelle face à la modernisation.

  • L’identité fassie comme microcosme de l’identité marocaine.

  • La valeur morale du patrimoine dans un monde en mutation.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet article constitue l’un des textes charnières de la pensée socioculturelle d’Abdelkrim Ghallab. Il relie sa réflexion historique à sa vision morale du changement.
Fès, souvent évoquée dans ses romans (Le fils de la Zaouïa, Le passé enterré), devient ici un laboratoire d’observation du Maroc moderne.
L’auteur y exprime une conviction centrale : la modernité véritable doit naître de l’intérieur du patrimoine, et non d’une imitation superficielle de l’Occident.

 
Valeur historique et usages possibles
  • Valeur documentaire : témoignage majeur sur la perception du changement urbain au Maroc des années 1970.

  • Valeur intellectuelle : contribution à la sociologie culturelle marocaine, entre tradition islamique et modernité sociale.

  • Usages possibles :

    • Études sur l’histoire de Fès et son rôle dans la culture nationale.

    • Analyses du discours moderniste marocain.

    • Recherches sur la pensée réformiste d’Abdelkrim Ghallab.

Note académique
 
Brève analyse critique

Dans « La société traditionnelle de Fès face aux défis de l’époque », Abdelkrim Ghallab articule un diagnostic lucide des tensions sociales et culturelles vécues dans une ville emblématique de l’identité marocaine.
Son analyse ne se réduit pas à la nostalgie du passé : elle constitue une critique interne de la société traditionnelle, confrontée à la nécessité de s’adapter sans renier ses fondements.
Il montre que la vitalité du modèle fassi dépend de sa capacité à réinterpréter la tradition à la lumière des réalités contemporaines.

Objet et portée

L’objet de l’étude est de comprendre le rapport entre la tradition fassie et la modernité nationale. La portée dépasse le cadre urbain : Abdelkrim Ghallab fait de Fès un symbole du Maroc tout entier, pris entre continuité et rupture.
Il met en évidence la responsabilité morale des élites intellectuelles et religieuses dans la transition culturelle : pour lui, la réforme ne peut réussir que si elle s’enracine dans la conscience collective.

Critique méthodologique

La méthode adoptée est à la fois empirique et réflexive. Abdelkrim Ghallab s’appuie sur l’observation sociale directe, enrichie d’une réflexion éthique et historique.
Sa démarche, bien que non académique au sens strict, relève d’une sociologie littéraire : il combine le regard du témoin et celui du penseur moral.
Cette approche confère au texte une valeur interprétative plus que statistique, mais d’une grande pertinence dans l’analyse culturelle marocaine.

Enjeux historiographiques

L’article s’inscrit dans la continuité du réformisme marocain issu du mouvement national. Abdelkrim Ghallab y prolonge la pensée des modernistes islamiques (tels qu’Al-Fāssī et Ben Bādīs), en proposant une synthèse nationale : préserver la substance du patrimoine tout en intégrant la modernité utile.
Ce texte constitue une source majeure pour comprendre les débats intellectuels sur la modernisation du Maroc à la veille des années 1980.

 

Conclusion

« La société traditionnelle de Fès face aux défis de l’époque » illustre la pensée équilibrée et humaniste d’Abdelkrim Ghallab.
Il y exprime son idéal : un Maroc moderne enraciné dans son authenticité spirituelle et culturelle.
Ce texte, à la fois essai social, réflexion morale et chronique urbaine, résume la démarche intellectuelle d’un écrivain qui voyait dans la culture le cœur vivant de la réforme nationale.

Revue A-Manahil n°12

La société traditionnelle de Fès face aux défis de l’époque

Article issu des archives de la revue :

معركة الملوك الثلاثة

La Bataille des Trois Rois

Par : Abdelkrim Ghallab

​​

Revue : Al-Doha

Numéro : 1

Date de publication : 1 janvier 1979

Type de publication : Mensuel depuis 1976

Pays de publication : Qatar

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

L’article « La Bataille des Trois Rois » renvoie à un événement historique majeur : (La bataille d’Al-Kaṣr El-Kebīr, 1578), qui opposa les troupes marocaines du sultan Saaʿdī Abdelmalik aux forces portugaises du roi Sébastien. Cet affrontement, qui vit la mort des trois souverains (Abdelmalik, Ahmad Al-Mansour et Sébastien), marqua profondément la mémoire collective marocaine.
Dans le Maroc contemporain de 1979, Abdelkrim Ghallab revisite cet épisode pour interroger la continuité du combat national : la résistance, la souveraineté et la fidélité à la mémoire historique deviennent des valeurs morales et politiques dans son discours.

 
Ton & style

Le ton est à la fois didactique et épique. Abdelkrim Ghallab adopte une narration à la fois historique et symbolique, visant à réconcilier l’histoire et la conscience nationale.
Son style, fidèle à sa plume journalistique cultivée, allie clarté, rigueur et intensité émotionnelle. Il fait revivre les figures héroïques de la bataille tout en leur conférant une dimension intemporelle : le courage et la foi sont décrits comme les véritables armes du Maroc face à l’envahisseur.

 
Thèmes principaux
  • La souveraineté nationale et la lutte contre l’ingérence étrangère.

  • La mémoire historique comme fondement de l’identité marocaine.

  • La valeur morale du sacrifice et la continuité du patriotisme.

  • L’unité du peuple et du pouvoir dans la défense du territoire.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

L’article illustre la manière dont Abdelkrim Ghallab intègre l’histoire nationale dans sa pensée littéraire et civique.
« La Bataille des Trois Rois » représente un jalon dans sa série d’écrits sur la mémoire du Maroc : après avoir dénoncé les séquelles du colonialisme, il se tourne ici vers la valorisation du passé glorieux pour renforcer la conscience nationale.
Ce texte annonce également la tonalité morale et historique de ses essais des années 1980, où il explore la mémoire collective comme outil d’émancipation.

 
Valeur historique et usages possibles
  • Valeur historique : synthèse claire et fidèle d’un épisode central de l’histoire du Maroc.

  • Valeur éducative : texte utilisable dans les études de mémoire nationale, d’historiographie et d’éducation civique.

  • Usages possibles :

    • Études sur l’historiographie marocaine moderne.

    • Analyse du discours nationaliste dans la presse culturelle arabe.

    • Travaux sur la réécriture morale de l’histoire par Abdelkrim Ghallab.

Note académique
 
Brève analyse critique

Dans « La Bataille des Trois Rois », Abdelkrim Ghallab réinvestit un épisode héroïque du passé marocain pour y lire un message de continuité historique. Sa méthode repose sur une double intention : raconter et interpréter.
Le récit ne se contente pas de restituer les faits : il en dégage la signification morale et patriotique, inscrivant la bataille dans la chaîne des luttes marocaines pour la dignité et la souveraineté.

Objet et portée

L’article vise à réaffirmer la fierté nationale en rappelant la victoire morale d’un Maroc indépendant et uni. Pour Abdelkrim Ghallab, l’histoire n’est pas un simple souvenir : c’est un instrument de vigilance et d’éducation.
L’évocation du courage d’Abdelmalik et d’al-Mansour sert à réactualiser le sens du combat collectif — un thème récurrent dans toute l’œuvre de l’auteur, où la résistance devient une vertu fondatrice.

Critique méthodologique

La démarche de Abdelkrim Ghallab conjugue rigueur historique et lecture morale. Il ne s’attarde pas sur les détails militaires, préférant analyser la signification éthique des événements.
Cette méthode, typiquement ghallabienne, présente une double force :

  • Elle rend l’histoire vivante et signifiante.

  • Elle transforme le passé en référence morale pour le présent.
    Cependant, cette approche peut parfois tendre vers une idéalisation du passé, au détriment de la complexité géopolitique de l’époque.

Enjeux historiographiques

L’article s’inscrit dans le courant de réappropriation culturelle qui marque les intellectuels marocains des années 1970. En revalorisant les grandes figures de l’histoire nationale, Abdelkrim Ghallab participe à la constitution d’une mémoire collective arabe et maghrébine, en opposition aux lectures occidentales du passé marocain.
Il contribue à replacer la bataille d’Al-Kaṣr El-Kebīr dans une perspective maroco-centrée, réaffirmant l’autonomie du récit historique.

 

Conclusion

« La Bataille des Trois Rois » illustre parfaitement la vision d’Abdelkrim Ghallab : l’histoire n’est pas un passé clos, mais une leçon vivante.
Son texte conjugue pédagogie, lyrisme et patriotisme pour faire de la mémoire historique un moteur de cohésion nationale.
Par cette approche, Abdelkrim Ghallab s’impose non seulement comme romancier et journaliste, mais aussi comme passeur de mémoire et éducateur moral du Maroc contemporain.

Revue Al-Doha n°1

La Bataille des Trois Rois

Article issu des archives de la revue :

Le Revenant

العائد

Par : Abdelkrim Ghallab

​​

Revue : Al-Doha

Numéro : 5

Date de publication : 1 mai 1979

Type de publication : Mensuel depuis 1976

Pays de publication : Qatar

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

En 1979, le monde arabe est marqué par des bouleversements politiques et idéologiques : les conséquences des guerres du Moyen-Orient, la révolution iranienne, et la consolidation des régimes nationaux après les indépendances. Dans ce climat, Abdelkrim Ghallab poursuit sa réflexion sur l’identité, la mémoire et le rapport entre exil et retour. Le Revenant s’inscrit dans ce contexte de tensions entre appartenance nationale et expérience individuelle.

 
Ton & style

Le ton de l’article, mi-narratif mi-méditatif, est empreint d’un lyrisme discret. Abdelkrim Ghallab y déploie son style caractéristique : sobriété lexicale, fluidité de la phrase arabe classique, et une construction qui mêle narration réaliste et introspection morale.
Le titre « Le Revenant » renvoie à un thème récurrent chez lui : le retour, au sens matériel (retour au pays) et spirituel (retour à soi, à la vérité, à la foi).

 
Thèmes principaux
  • Le retour comme épreuve existentielle.

  • La mémoire du lieu : la terre natale, la maison, la communauté.

  • La temporalité morale : le temps passé et le temps retrouvé.

  • La valeur du souvenir et de la fidélité.

Ce texte, bien que court, se situe au croisement de la nouvelle et de la méditation philosophique.

Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

« Le Revenant » prolonge les préoccupations déjà visibles dans les romans d’Abdelkrim Ghallab, notamment « Le fils de la Zaouïa » et « Le passé enterré ». Il y approfondit l’idée que le retour ne se limite pas à l’espace mais engage une transformation morale et sociale : l’homme qui revient n’est jamais le même que celui qui est parti.
Cet article peut être lu comme un écho à ses grands romans autobiographiques, où la figure du narrateur est souvent un témoin du changement collectif.

 
Valeur historique et usages possibles
  • Valeur documentaire : témoin de la pensée littéraire marocaine à la fin des années 1970.

  • Valeur littéraire : illustre la transition d’Abdelkrim Ghallab vers une prose réflexive plus intime.

  • Usages possibles : analyse stylistique du réalisme symbolique, études sur l’exil dans la littérature arabe contemporaine, ou sur la représentation du retour après la décolonisation.

Note académique
 
Brève analyse critique

Dans « Le Revenant », Abdelkrim Ghallab dépasse la simple narration réaliste pour atteindre une dimension introspective. Le texte ne raconte pas un événement, mais un état d’âme. L’auteur transforme l’expérience du retour en un symbole du rapport entre individu et histoire. La structure circulaire — départ, errance, retour — renforce la portée philosophique de la réflexion.

Objet et portée

L’objet de l’article est de méditer sur la signification du retour : qu’est-ce qui change lorsque l’on revient ? La portée dépasse le cadre personnel : elle engage la réflexion sur la reconstruction identitaire du Maroc post-indépendance. L’écriture devient un lieu de redéfinition de soi et de sa communauté.

Critique méthodologique

Le texte d’Abdelkrim Ghallab s’appuie sur un symbolisme discret. L’absence de repères géographiques précis universalise le propos. Ce choix méthodologique — typique de ses essais narratifs — favorise une lecture multiple : psychologique, politique et morale.
Toutefois, la brièveté du texte laisse parfois l’analyse du contexte implicite, ce qui demande une lecture éclairée pour saisir les allusions socio-historiques.

Enjeux historiographiques

« Le Revenant » témoigne de l’évolution d’Abdelkrim Ghallab dans les années 1970 : du militant intellectuel au penseur de la condition humaine. Cette période marque son passage d’une écriture engagée à une écriture de la mémoire et du témoignage.
L’article occupe une place intermédiaire entre la chronique journalistique et la nouvelle symbolique, anticipant la tonalité introspective de ses textes ultérieurs.

 

Conclusion

Ce texte synthétise le rapport essentiel d’Abdelkrim Ghallab à la mémoire et à la nation. Par une écriture condensée, il parvient à unir réflexion morale, observation sociale et émotion poétique.
Le Revenant constitue ainsi une pièce précieuse pour comprendre l’évolution intérieure de son œuvre : du combat pour la liberté à la quête de sens et de permanence dans un monde changeant.

Revue Al-Doha n°5

Le Revenant

Article issu des archives de la revue :

تجربة ذاتية في كتابة الرواية

Une expérience personnelle dans l’écriture du roman

Par : Abdelkrim Ghallab

​​

Revue : Al-Ādāb (La Littérature)

Numéro : 2-3

Date de publication : 1 février 1980

Type de publication : Mensuel depuis 1953

Pays de publication : Liban​

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

L’article paraît en 1980 dans la revue libanaise Al-Âdâb, l’un des principaux foyers du débat littéraire arabe du XXᵉ siècle.
À cette période, Abdelkrim Ghallab est déjà un romancier reconnu au Maroc et dans le monde arabe : son œuvre narrative, amorcée avec Sabaʿa Abwāb (Les sept portes, 1965) et consolidée par Al-Muʿallim ʿAlī (Maître Ali, 1971), a ouvert la voie au roman national marocain moderne.
Dans « Une expérience personnelle dans l’écriture du roman », il revient, avec recul et lucidité, sur sa propre trajectoire d’écrivain, ses méthodes de création et la fonction morale et nationale de la littérature dans le Maroc post-indépendance.
L’article s’inscrit dans une période où les romanciers arabes réfléchissent à l’articulation entre expérience individuelle et conscience collective, dans un contexte de modernisation culturelle.

 
Ton & style

Le ton d’Abdelkrim Ghallab est introspectif, serein et didactique.
Il adopte une écriture claire, dénuée d’effets rhétoriques, privilégiant la sincérité du témoignage à la posture du critique.
Le style est celui d’un auteur en pleine maîtrise de son art, qui regarde son parcours avec humilité et lucidité.
Le texte alterne entre récit personnel et réflexion théorique, sans jamais se départir de la rigueur morale et de la foi humaniste qui caractérisent toute l’œuvre d’Abdelkrim Ghallab.

 
Thèmes principaux
  • La genèse du roman marocain moderne et ses défis.

  • La relation entre l’expérience de vie et la création littéraire.

  • La mission éthique et nationale de l’écrivain.

  • La tension entre engagement et esthétique.

  • L’évolution du style narratif d’Abdelkrim Ghallab entre réalisme et symbolisme.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet article est un texte-clé pour comprendre la conscience littéraire d’Abdelkrim Ghallab.
C’est l’une des rares fois où il expose directement sa vision du roman comme acte de connaissance, de mémoire et de réforme morale.
L’auteur y relit son parcours de romancier à la lumière de sa mission intellectuelle : écrire pour témoigner de la transformation du Maroc moderne.
Ce texte éclaire l’évolution de son écriture, de la narration réaliste de Maître Ali à la méditation plus intériorisée des mini-romans ultérieurs.
On y retrouve le lien profond entre éthique, art et responsabilité nationale qui traverse toute sa production.

 
Valeur historique et usages possibles

Cet article représente un document fondamental pour :

  • l’étude de la formation du roman marocain ;

  • la réflexion théorique arabe sur la création littéraire ;

  • la compréhension du rôle social de l’écrivain maghrébin après les indépendances.

Il peut être utilisé dans les recherches portant sur l’auto poétique arabe moderne — ces textes où les auteurs décrivent leur propre expérience d’écriture — et dans l’analyse de la pensée littéraire d’Abdelkrim Ghallab en tant que fondateur de la prose romanesque marocaine.

Note académique
 
Brève analyse critique

Dans « Une expérience personnelle dans l’écriture du roman », Abdelkrim Ghallab livre une réflexion d’une rare clarté sur son rapport à l’écriture.
Il se situe non pas comme théoricien, mais comme témoin d’un processus créatif enraciné dans la réalité marocaine.
Son approche est profondément humaniste : l’acte d’écrire est présenté comme une forme d’engagement moral et un moyen d’éducation de la conscience nationale.
La force de l’article réside dans la sobriété du ton et dans la précision avec laquelle il relie sa vie personnelle aux transformations historiques du Maroc.
L’auteur affirme que le roman doit être à la fois miroir et moteur de la société, fidèle à la vérité humaine.

Objet et portée

L’objet du texte est double : d’une part, exposer la méthodologie personnelle d’Abdelkrim Ghallab en tant que romancier ; d’autre part, démontrer que la création littéraire ne peut être séparée de la vie sociale et politique.
La portée du texte dépasse le cas individuel : il s’agit d’une déclaration esthétique et morale sur la fonction de la littérature dans le monde arabe contemporain.
L’écrivain, selon Abdelkrim Ghallab, ne doit pas fuir la réalité : il doit la comprendre, la servir et la transformer.
Cette conception fait de la littérature un devoir de lucidité.

Critique méthodologique

Sur le plan méthodologique, Abdelkrim Ghallab adopte un discours réflexif et autobiographique.
L’article se structure autour d’une expérience vécue, mais s’élargit à une analyse critique du champ littéraire.
L’auteur fonde sa démarche sur l’observation empirique, l’expérience personnelle, et le dialogue implicite avec ses lecteurs et ses pairs.
Sa méthode est à la fois inductive et morale : partir de l’expérience concrète pour atteindre une vérité générale sur la fonction de l’écriture.
Ce positionnement fait de l’article un exemple typique d’autocritique constructive dans la littérature arabe moderne.

Enjeux historiographiques

L’article s’inscrit dans un moment clé de la critique littéraire arabe : celui où les écrivains réfléchissent à leur propre pratique.
Dans le cas du Maroc, il marque un jalon décisif dans la constitution d’une poétique nationale du roman.
Abdelkrim Ghallab y contribue en articulant héritage arabo-islamique et modernité narrative occidentale.
Historiquement, ce texte témoigne de la maturité du roman marocain à la fin du XXᵉ siècle, et de la reconnaissance du Maroc dans l’espace littéraire arabe.
Il constitue une source incontournable pour comprendre l’évolution des discours sur la création au Maghreb.

 

Conclusion

« Une expérience personnelle dans l’écriture du roman » constitue un texte fondateur de la critique littéraire marocaine moderne.
Abdelkrim Ghallab y démontre que l’écriture romanesque n’est pas un simple art de fiction, mais un acte d’engagement, de lucidité et de transmission.
Par cette réflexion, il offre un modèle de pensée littéraire autoréflexive, où l’écrivain devient témoin et artisan de son époque.
Ce texte est à la fois un bilan personnel et une profession de foi esthétique : écrire, c’est participer à l’élévation morale et intellectuelle de la nation.

Revue Al-Adab n°2-3

Une expérience personnelle dans l’écriture du roman

Article issu des archives de la revue :

الإعلام بين الأوربيين والعرب

Les médias entre Européens et Arabes

Par : Abdelkrim Ghallab

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Revue : Al-Doha

Numéro : 4

Date de publication : 1 avril 1980

Type de publication : Mensuel depuis 1976

Pays de publication : Qatar

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

À la fin des années 1970 et au début des années 1980, le monde arabe subit une profonde crise de communication avec l’Occident.
Les représentations médiatiques des Arabes dans les grands médias européens sont souvent stéréotypées, tandis que le monde arabe tente d’affirmer sa propre voix à travers des médias nationaux et panarabes.
Dans ce contexte, Abdelkrim Ghallab publie cet article dans la revue Al-Doḥa (revue culturelle qatarie de référence), afin d’examiner les déséquilibres médiatiques entre le Nord et le Sud et la domination du discours occidental sur l’information mondiale.
Son texte s’inscrit dans les débats autour du Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (NOMIC), discuté à l’UNESCO à la même époque.

 
Ton & style

Le ton d’Abdelkrim Ghallab est à la fois pédagogique, critique et lucide.
Son style, clair et structuré, combine la rigueur de l’analyse journalistique et la réflexion d’un intellectuel engagé.
Il use d’un langage mesuré mais ferme, dénonçant les mécanismes de domination symbolique sans tomber dans l’invective.
La prose est dense, équilibrée et animée d’un souci de vérité et de justice culturelle.

 
Thèmes principaux
  • Inégalité dans les flux d’information entre l’Occident et le monde arabe.

  • Dépendance technologique et linguistique des médias arabes vis-à-vis de l’Europe.

  • Stéréotypes et déformation de l’image des Arabes dans la presse européenne.

  • Nécessité d’un discours médiatique arabe autonome et crédible.

  • Appel à une coopération interarabe pour créer des réseaux d’information alternatifs.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet article occupe une place essentielle dans la réflexion d’Abdelkrim Ghallab sur la conscience culturelle et médiatique arabe.
Il prolonge ses analyses sur la langue et la culture comme instruments d’émancipation, en abordant ici le rôle de l’information dans la formation de l’opinion publique.
Pour lui, le combat intellectuel passe par la maîtrise du discours médiatique : écrire, informer et raconter le monde à partir d’une perspective arabe authentique.
Ce texte témoigne d’une pensée lucide et moderniste, attentive aux enjeux de communication mondiale à une époque où le Maroc et le monde arabe cherchaient à redéfinir leur place sur la scène internationale.

 
Valeur historique et usages possibles

L’article constitue une source précieuse pour l’histoire des médias arabes contemporains.
Il éclaire :

  • la position du Maroc dans le débat sur le NOMIC (UNESCO, 1978-1980),

  • les dynamiques intellectuelles arabes liées à la représentation de soi dans les médias,

  • les premières réflexions sur la souveraineté informationnelle et la critique du néo impérialisme culturel.
    Son intérêt dépasse le journalisme pour toucher la philosophie politique de la communication.

Note académique
 
Brève analyse critique

Dans « Les médias entre Européens et Arabes », Abdelkrim Ghallab propose une critique lucide des rapports de domination culturelle.
Il met en lumière la manière dont les médias européens construisent une image partielle, souvent biaisée, du monde arabe, et il interroge les causes de cette asymétrie.
Loin d’un simple constat, l’auteur invite à penser la communication comme un enjeu de souveraineté intellectuelle.
Son approche s’inscrit dans la tradition réformiste : rétablir la dignité du discours arabe en renforçant la crédibilité, la compétence et l’indépendance de ses journalistes.

Objet et portée

L’article vise à analyser les relations médiatiques entre le monde arabe et l’Europe, en soulignant les dysfonctionnements structurels et les enjeux culturels qui en découlent.
Sa portée dépasse le champ de la presse : Abdelkrim Ghallab y esquisse une philosophie de la représentation, fondée sur la responsabilité morale de l’écrivain et du journaliste.
Il prône un modèle de communication fondé sur la vérité, la diversité et le respect mutuel, en rupture avec la hiérarchie implicite imposée par l’Occident.

Critique méthodologique

L’auteur adopte une démarche analytique et comparative.
Il s’appuie sur l’observation de la presse européenne et arabe pour démontrer les biais systémiques de l’information.
Sa méthode repose sur une analyse qualitative du discours médiatique, nourrie de son expérience personnelle dans la presse marocaine (Al-ʿAlam, Al-Rissala, etc.).
Le texte ne se veut pas académique au sens strict, mais il présente une cohérence argumentative rigoureuse, appuyée sur la logique et l’éthique journalistique.

Enjeux historiographiques

L’article d’Abdelkrim Ghallab s’inscrit dans une réflexion plus large sur le pouvoir culturel et la construction de l’image de l’autre.
Il fait écho aux travaux contemporains de l’UNESCO et au rapport Mac Bride (1980) sur la communication et la société mondiale.
Dans l’histoire de la pensée marocaine, il marque un moment clé où le débat sur la langue, la culture et la presse se déplace vers celui de la représentation globale.
Il documente aussi la transition du militantisme politique vers la critique culturelle chez les intellectuels arabes post-indépendance.

 

Conclusion

« Les médias entre Européens et Arabes » est un texte d’une étonnante actualité.
Abdelkrim Ghallab y démontre que la bataille de la modernité ne se gagne pas uniquement sur le terrain économique ou politique, mais aussi sur celui de la communication et de la narration du monde.
Son article est à la fois une mise en garde et un appel à la responsabilité : pour exister dans le concert des nations, le monde arabe doit parler de lui-même, avec sa voix propre, sa langue et sa conscience.
Ce texte s’impose ainsi comme une réflexion fondatrice sur la souveraineté médiatique, prolongeant le grand combat intellectuel et moral d’Abdelkrim Ghallab.

Revue Al-Doha n°4

Les médias entre Européens et Arabes

Article issu des archives de la revue :

: أكاديمية المغرب

مؤسسة ثقافية دولية في المغرب العربي

L’Académie du Maroc :

Une institution culturelle internationale au Maghreb arabe

Par : Abdelkrim Ghallab

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Revue : Al-Doha

Numéro : 9

Date de publication : 1 janvier 1980

Type de publication : Mensuel depuis 1976

Pays de publication : Qatar

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

En 1980, le Maroc cherche à renforcer son rôle culturel dans le Maghreb et le monde arabe.
Dans ce contexte, Abdelkrim Ghallab consacre cet article à l’Académie du Royaume du Maroc, institution créée en 1977 à Rabat sous l’impulsion du Roi Hassan II, destinée à promouvoir la recherche scientifique, le dialogue intellectuel et la coopération culturelle internationale.
L’article paraît dans Al-Doha, revue de référence publiée à Doha (Qatar), connue pour son ouverture sur les débats culturels du monde arabe.
Abdelkrim Ghallab y expose la vocation de cette Académie comme pont entre le Maroc, le Maghreb et les espaces arabes et universels, symbole d’un rayonnement intellectuel national à portée internationale.

 
Ton & style

Le ton est élégant, affirmatif et institutionnel, empreint de fierté nationale.
Abdelkrim Ghallab adopte ici un style informatif et analytique, combinant la rigueur journalistique et la réflexion intellectuelle.
Il décrit avec clarté la structure et les objectifs de l’Académie tout en soulignant son importance stratégique pour le Maroc moderne.
Le style se distingue par une sobriété lexicale, une syntaxe fluide et une volonté de valorisation du savoir et de la culture comme instruments de souveraineté.

 
Thèmes principaux
  • La création et la mission culturelle de l’Académie du Royaume du Maroc.

  • Le rôle du Maroc comme carrefour intellectuel du Maghreb et du monde arabe.

  • L’universalité du dialogue culturel et l’ouverture du Maroc sur la pensée mondiale.

  • La valorisation des élites savantes et le lien entre culture et politique nationale.

  • La coopération maghrébine à travers les institutions culturelles.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet article illustre la facette institutionnelle et constructive de la pensée d’Abdelkrim Ghallab.
Connu pour son engagement dans la presse politique et la littérature militante, il révèle ici son intérêt profond pour la construction d’institutions culturelles pérennes.
En célébrant l’Académie du Royaume, il ne se limite pas à un reportage : il propose une vision du Maroc moderne où la culture devient un pilier du progrès et du rayonnement national.
Ce texte marque une étape de maturité dans sa réflexion sur la politique culturelle de l’État marocain et son insertion dans le champ maghrébin.

 
Valeur historique et usages possibles

L’article est une source essentielle pour l’étude des politiques culturelles marocaines des années 1970–1980, période où le Maroc consolide ses institutions de savoir et son image internationale.
Il peut être utilisé dans :

  • les recherches sur la genèse de l’Académie du Royaume du Maroc,

  • l’histoire intellectuelle du Maghreb postcolonial,

  • l’analyse du rôle des intellectuels marocains dans la diplomatie culturelle,

  • ou encore les études sur l’articulation entre culture, pouvoir et identité nationale.

Note académique
 
Brève analyse critique

Abdelkrim Ghallab aborde dans L’Académie du Maroc : une institution culturelle internationale au Maghreb arabe un thème d’une rare modernité : la culture comme diplomatie.
Il y décrit l’Académie du Royaume non seulement comme un centre de recherche et de réflexion, mais comme un symbole de la renaissance intellectuelle marocaine.
Sa démarche dépasse le simple éloge institutionnel ; elle s’inscrit dans une vision stratégique du rôle de la culture dans le développement national.
Le texte témoigne d’une confiance dans la capacité du Maroc à unir tradition et modernité, enracinement et ouverture.

Objet et portée

L’objet du texte est de présenter et d’analyser la portée de la nouvelle Académie dans le paysage culturel marocain et maghrébin.
Pour Abdelkrim Ghallab, cette institution représente un instrument de prestige, de rayonnement et de coopération régionale.
Elle incarne la volonté du Maroc d’assumer sa double appartenance : africaine et arabe, mais aussi universelle.
La portée de l’article réside dans sa dimension prospective et pédagogique : il vise à sensibiliser les lecteurs arabes à la fonction de la culture comme fondement du progrès.

Critique méthodologique

Méthodologiquement, l’article repose sur une approche descriptive et analytique, construite selon la logique du reportage culturel.
Abdelkrim Ghallab structure son texte autour des origines, des objectifs et des fonctions de l’Académie, en illustrant son rôle par des exemples concrets d’activités et de collaborations.
Cette méthode, rigoureuse mais accessible, reflète son talent de vulgarisateur et son souci de la précision institutionnelle.
Sa rhétorique repose sur la valeur morale du savoir, idée récurrente dans l’ensemble de son œuvre.

Enjeux historiographiques

Sur le plan historiographique, cet article éclaire le moment fondateur de la politique culturelle marocaine moderne.
Il documente l’évolution de la pensée intellectuelle nationale après l’indépendance, marquée par le passage du militantisme politique à la consolidation des structures culturelles.
Il s’agit d’une pièce importante du corpus journalistique d’Abdelkrim Ghallab, révélant la continuité entre son combat pour l’indépendance et son engagement pour la culture.
L’article témoigne aussi du dialogue entre modernisation étatique et identité arabo-islamique, question centrale dans la pensée marocaine du XXe siècle.

 

Conclusion

« L’Académie du Maroc : une institution culturelle internationale au Maghreb arabe » illustre à la perfection la vision humaniste d’Abdelkrim Ghallab.
Il y célèbre la culture comme puissance d’unification, outil de développement et espace de dialogue entre les peuples.
À travers ce texte, Abdelkrim Ghallab réaffirme sa foi dans la raison, la culture et la coopération intellectuelle comme fondements de l’avenir du Maghreb.
Ce texte, à la fois analytique et inspiré, demeure un témoignage capital sur l’ambition culturelle du Maroc moderne, et sur la continuité du projet intellectuel de son auteur : construire la Nation par la pensée.

Revue Al-Doha n°9

L’Académie du Maroc : Une institution culturelle internationale au Maghreb arabe

Article issu des archives de la revue :

سبتة المغربية

Ceuta la Marocaine

Par : Abdelkrim Ghallab

​​

Revue : Al-Doha

Numéro : 1

Date de publication : 1 janvier 1981

Type de publication : Mensuel depuis 1976

Pays de publication : Qatar

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

L’article « Ceuta la Marocaine » s’inscrit dans le contexte géopolitique tendu du début des années 1980, marqué par la question des enclaves espagnoles au nord du Maroc (Ceuta et Melilla).
Abdelkrim Ghallab, intellectuel engagé et figure du nationalisme marocain, aborde ici la question de la souveraineté nationale et de la mémoire historique.
L’article paraît dans Al-Doha, revue culturelle panarabe, au moment où la diplomatie marocaine multiplie les appels à une décolonisation complète du territoire.
Ce texte combine analyse historique, revendication politique et réflexion identitaire, au service d’une cause nationale défendue avec conviction.

 
Ton & style

Le ton d’Abdelkrim Ghallab est solennel, ferme et argumenté, empreint d’un patriotisme mesuré.
Il écrit dans un style clair, sobre et rhétorique, où l’émotion patriotique s’exprime à travers la rigueur de la démonstration.
Sa prose, tout en demeurant littéraire, se rapproche ici du discours civique, à mi-chemin entre l’éditorial et l’essai historique.
L’écriture s’appuie sur les valeurs de justice, de continuité historique et d’unité nationale.

 
Thèmes principaux
  • La marocanité de Ceuta et la continuité historique du territoire.

  • La mémoire coloniale et la responsabilité politique du monde arabe face à la question du Maghreb.

  • La souveraineté, la dignité et l’identité nationale.

  • L’histoire comme fondement du droit.

  • L’appel à la solidarité arabe et islamique dans la défense de la souveraineté marocaine.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet article illustre une dimension politique majeure de l’œuvre journalistique d’Abdelkrim Ghallab : son attachement indéfectible à la cause nationale marocaine.
Tout au long de sa carrière, il a défendu la marocanité des territoires occupés (Sahara, Ceuta, Melilla) avec une argumentation à la fois juridique, historique et morale.
« Ceuta la Marocaine » s’inscrit dans cette lignée, mais avec une portée régionale accrue, car il s’adresse au lectorat arabe du Golfe, contribuant ainsi à internationaliser la cause marocaine.
Il montre la capacité d’Abdelkrim Ghallab à conjuguer engagement patriotique et lucidité intellectuelle, en plaçant la question de Ceuta dans le cadre plus large du combat anticolonial et de la souveraineté des peuples.

 
Valeur historique et usages possibles

L’article constitue une source précieuse sur la perception maghrébine et arabe de la question de Ceuta au début des années 1980.
Il illustre la stratégie de la diplomatie culturelle marocaine visant à sensibiliser l’opinion publique arabe à la persistance du colonialisme au Maghreb.
Ce texte peut être utilisé dans :

  • les études sur la pensée nationaliste marocaine moderne,

  • les discours de souveraineté dans la presse arabe,

  • l’histoire des relations maroco-espagnoles,

  • et les recherches sur la fonction politique du journalisme intellectuel.

Note académique
 
Brève analyse critique

Dans « Ceuta la Marocaine », Abdelkrim Ghallab allie l’exigence de vérité historique à la ferveur patriotique.
Son propos repose sur une conviction centrale : la marocanité de Ceuta n’est pas une revendication idéologique mais un fait historique, géographique et culturel.
L’auteur mobilise des arguments documentés — héritage des dynasties marocaines, continuité humaine et administrative, proximité civilisationnelle — pour démontrer l’appartenance naturelle de Ceuta au Maroc.
Son écriture, précise et passionnée, transforme un article politique en un texte de conscience nationale.

Objet et portée

L’objet du texte est de déconstruire la légitimité de la présence espagnole à Ceuta et d’affirmer la continuité de la souveraineté marocaine.
Abdelkrim Ghallab s’adresse non seulement à ses compatriotes, mais à l’ensemble du lectorat arabe, dans un appel à la solidarité face aux formes persistantes du colonialisme.
La portée du texte dépasse la revendication territoriale : elle touche à la dignité du peuple marocain et à la souveraineté des nations arabes.
L’article s’inscrit ainsi dans le prolongement du nationalisme intellectuel de l’auteur, hérité du mouvement de l’Istiqlal et de la presse militante.

Critique méthodologique

Sur le plan méthodologique, Abdelkrim Ghallab emploie une démarche historique et argumentative.
Il fonde sa thèse sur la continuité du fait marocain, tout en intégrant des éléments de droit international et de géopolitique.
Sa méthode est plus démonstrative que narrative : elle cherche à convaincre par la force des preuves et la cohérence du raisonnement, plutôt que par la charge émotionnelle.
Cette approche s’inscrit dans la tradition des écrits patriotiques éclairés, où la raison sert la cause nationale.

Enjeux historiographiques

Sur le plan historiographique, cet article appartient au corpus des textes arabes de décolonisation tardive, qui dénoncent la survivance des présences européennes après les indépendances.
Il offre un éclairage marocain sur un problème rarement abordé dans la presse arabe de l’époque : la situation de Ceuta et Melilla.
Abdelkrim Ghallab contribue ainsi à inscrire la question dans le discours panarabe de libération et d’unité, en la reliant à la mémoire collective du Maghreb.
L’article témoigne aussi de son rôle d’intellectuel médiateur entre le Maroc et le monde arabe oriental.

 

Conclusion

« Ceuta la Marocaine » est un texte d’une haute valeur patriotique et documentaire.
Abdelkrim Ghallab y affirme une vision où la culture, l’histoire et la foi nationale convergent vers un même objectif : la restauration complète de la souveraineté du Maroc.
Par son équilibre entre passion et raison, l’article illustre la maturité de son écriture politique dans les années 1980.

Revue Al-Doha n°1

Ceuta la Marocaine

Article issu des archives de la revue :

عبد الكريم بن ثابت شاعر وجودي من فاس

Abdelkrim Ben Thabet, Poète existentialiste de Fès

Par : Abdelkrim Ghallab

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Revue : Al-Doha

Numéro : 6

Date de publication : 1 juin 1981

Type de publication : Mensuel depuis 1976

Pays de publication : Qatar

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

Au début des années 1980, le champ littéraire arabe est marqué par un débat sur la modernité poétique, le rôle de l’individu et la montée des courants existentiels. C’est dans ce contexte qu’Abdelkrim Ghallab publie dans Al-Doha cet article consacré à Abdelkrim Ben Thabet, poète marocain à la sensibilité existentialiste.
La revue Al-Doha, éditée à Doha, est alors l’un des carrefours les plus actifs du dialogue culturel arabe, accueillant les voix réformistes et critiques issues du Maghreb et du Machrek. L’article s’inscrit dans cette dynamique d’ouverture et de réflexion sur la condition humaine dans la poésie arabe moderne.

 
Ton & style

Le ton d’Abdelkrim Ghallab est à la fois analytique et empathique. Il s’agit d’un portrait critique empreint d’admiration et de rigueur.
Son style conjugue clarté argumentative et profondeur émotionnelle. L’écriture, d’une grande élégance, alterne entre la description sensible de la poésie de Ben Thabet et la mise en perspective philosophique.
Le texte reflète le goût d’Abdelkrim Ghallab pour une critique littéraire à la fois esthétique et éthique, où la forme poétique devient expression d’une quête existentielle et spirituelle.

 
Thèmes principaux
  • La poésie existentialiste arabe comme mode d’expression de la liberté intérieure.

  • Le rapport entre douleur, solitude et création poétique.

  • La quête du sens de l’existence dans un monde arabe en crise.

  • L’affirmation de l’individualité créatrice face à la société.

  • L’humanisme spirituel de la poésie moderne marocaine.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Ce texte est emblématique du regard d’Abdelkrim Ghallab sur la jeune poésie marocaine. En consacrant un article entier à Abdelkrim Ben Thabet, il reconnaît à cette génération la légitimité d’une expression personnelle et philosophique nouvelle.
Cette étude illustre la volonté de Ghallab d’accompagner la modernité poétique sans la rejeter, en cherchant à l’interpréter dans une continuité spirituelle.
Il ne s’agit donc pas d’un jugement extérieur, mais d’un dialogue entre deux écrivains marocains, unis par la foi dans la littérature comme moyen de connaissance de soi et du monde.

 
Valeur historique et usages possibles

L’article constitue un document essentiel sur la réception de la poésie existentielle au Maroc.
Il éclaire le rôle critique d’Abdelkrim Ghallab comme médiateur entre la tradition et la modernité.
Sa lecture nuancée de Ben Thabet offre une clé pour comprendre la sensibilité intellectuelle marocaine des années 1970–1980, entre réalisme, spiritualité et introspection.
Le texte peut servir de référence dans :

  • les études sur la poésie marocaine moderne,

  • les rapports entre existentialisme et littérature arabe,

  • la critique littéraire marocaine de la seconde moitié du XXᵉ siècle.

Note académique
 
Brève analyse critique

Dans « Abdelkrim Ben Thabet, poète existentialiste de Fès », Abdelkrim Ghallab met en lumière la dimension ontologique de la poésie contemporaine.
Plutôt que d’y voir une influence étrangère, il interprète l’existentialisme de Ben Thabet comme une expérience spirituelle arabe : l’angoisse, la liberté, le questionnement sur le destin ne sont pas importés, mais enracinés dans une sensibilité marocaine authentique.
Abdelkrim Ghallab relie ainsi la poésie de Ben Thabet à la tradition mystique et à la quête du sens propre à la culture islamique.
Son approche critique est donc comparative, empathique et reconstructive.

Objet et portée

L’article vise à défendre la valeur de la poésie moderne comme outil de connaissance de soi.
Abdelkrim Ghallab refuse de réduire l’existentialisme à une simple école philosophique : il y voit une expression universelle du rapport de l’homme à l’angoisse et à la transcendance.
La portée du texte dépasse donc la critique littéraire : il s’agit d’un manifeste discret pour la liberté intérieure, la sincérité artistique et le respect du questionnement humain dans la culture arabe.

Critique méthodologique

Sur le plan méthodologique, Abdelkrim Ghallab adopte une lecture herméneutique et morale. Il ne dissèque pas les textes de Ben Thabet par une analyse formaliste, mais il en interprète la substance spirituelle.
Cette approche repose sur une philosophie de la compréhension, où le critique dialogue avec l’auteur à travers le texte.
Ce type de lecture — non positiviste, mais réflexive — correspond à la méthode critique que Ghallab développe dans ses essais des années 1980, où l’éthique et l’esthétique se confondent.

Enjeux historiographiques

Historiographiquement, l’article éclaire une période où la littérature marocaine cherche à se définir entre héritage et innovation.
Abdelkrim Ghallab, en homme de culture et de foi, offre une synthèse entre la conscience moderne et la fidélité aux valeurs arabes.
Il montre que l’existentialisme n’est pas un déracinement, mais une étape dans l’évolution de la conscience poétique arabe.
L’article constitue ainsi un témoignage important sur la maturation du champ littéraire marocain et sur la réception des philosophies modernes au Maghreb.

 

Conclusion

Par sa profondeur et sa bienveillance critique, « Abdelkrim Ben Thabet, poète existentialiste de Fès » est une pièce majeure du corpus critique d’Abdelkrim Ghallab.
Il illustre la finesse de sa pensée, sa capacité à lire la modernité sans rupture, et son humanisme constant.
L’article participe à la construction d’une critique littéraire marocaine consciente de ses racines et ouverte au dialogue universel.
Il confirme le rôle d’Abdelkrim Ghallab non seulement comme écrivain et journaliste, mais aussi comme passeur culturel entre les générations et les horizons de pensée.

Revue Al-Doha n°6

Abdelkrim Ben Thabet, Poète existentialiste de Fès

Article issu des archives de la revue :

الثقافة العربية الجديدة ودورها

في تجنيب سلبيات الهزيمة

La nouvelle culture arabe et son rôle

dans la prévention des effets négatifs de la défaite

Par : Abdelkrim Ghallab

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Revue : Al-Ādāb (La Littérature)

Numéro : 1-3

Date de publication : 1 janvier 1983

Type de publication : Mensuel depuis 1953

Pays de publication : Liban​

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

Au début des années 1980, le monde arabe traverse une période de crise identitaire profonde, consécutive aux défaites militaires, aux divisions internes et à la domination culturelle occidentale. Dans ce contexte, Abdelkrim Ghallab publie dans Al-Ādāb un texte essentiel : La nouvelle culture arabe et son rôle dans la prévention des effets négatifs de la défaite.
La revue libanaise Al-Ādāb est alors un espace intellectuel majeur du panarabisme culturel et du débat sur la modernité arabe. L’article s’inscrit dans cette dynamique : il appelle à une renaissance intellectuelle fondée sur la foi, la lucidité critique et la confiance dans les valeurs propres à la civilisation arabe.

 
Ton & style

Abdelkrim Ghallab adopte un ton combatif et constructif, marqué par un optimisme lucide. Il refuse le désespoir de la défaite et revendique la possibilité d’un renouveau à travers la culture.
Son style reste didactique, rhétorique et équilibré : une prose ferme, articulée, parfois oratoire, nourrie d’exemples historiques et d’images morales. L’écriture est celle d’un penseur engagé, soucieux d’éduquer la conscience collective sans céder au pathos.

 
Thèmes principaux
  • Renaissance de la culture arabe comme instrument de résistance morale.

  • Critique du défaitisme intellectuel et des influences occidentales désorientantes.

  • Réhabilitation de la foi, de la langue et de l’unité culturelle arabe.

  • Lien entre culture, identité et dignité politique.

  • Appel à une réforme de l’esprit avant la réforme des institutions.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet article représente un tournant dans la réflexion culturelle d’Abdelkrim Ghallab.
Après les luttes politiques des décennies précédentes, il s’oriente ici vers une méditation plus profonde sur les causes morales et culturelles de la défaite.
Ce texte annonce ses écrits ultérieurs sur la modernisation culturelle et linguistique, notamment ceux publiés dans Al-Dohha ou Al-ʿArabī.
Il illustre parfaitement la continuité de sa pensée : la culture comme champ du jihad intellectuel. Abdelkrim Ghallab y relie le passé glorieux de la civilisation arabe à la nécessité d’une refondation de la pensée contemporaine.

 
Valeur historique et usages possibles

Ce texte offre une valeur documentaire et analytique majeure pour comprendre la réaction des intellectuels arabes à la crise post-1967.
Son intérêt réside dans la manière dont Abdelkrim Ghallab articule la critique politique et la réforme morale, refusant le nihilisme et appelant à la responsabilité culturelle.
L’article peut être utilisé dans les études sur :

  • le discours post-défaite arabe,

  • la renaissance culturelle dans le monde arabe des années 1970–1980,

  • la pensée réformiste marocaine au sein du débat panarabe.

Note académique
 
Brève analyse critique

Dans cet essai, Abdelkrim Ghallab affirme que la véritable défaite n’est pas militaire, mais intellectuelle et morale. La “nouvelle culture arabe” qu’il appelle de ses vœux ne consiste pas en une imitation de l’Occident, mais en une redécouverte créatrice des fondements de la civilisation islamo-arabe.
Son argumentation repose sur une lecture humaniste de la foi et de la raison : la culture doit être outil de libération, non de soumission.
L’auteur conjugue l’analyse politique et la méditation spirituelle, dans un texte où la rigueur du constat rejoint la ferveur du croyant.

Objet et portée

L’objet de l’article est de réhabiliter la culture comme force historique active capable d’éviter la reproduction des échecs passés.
Abdelkrim Ghallab propose une refondation morale de la pensée arabe : la défaite, selon lui, doit servir de leçon et non de prétexte à la résignation.
La portée de ce texte est double : il s’adresse à la fois aux intellectuels arabes pour les inviter à repenser leur mission, et aux sociétés pour qu’elles restaurent le lien entre savoir, foi et dignité.

Critique méthodologique

Méthodologiquement, Abdelkrim Ghallab s’inscrit dans une démarche de critique interne : il ne cherche pas à dénoncer l’ennemi extérieur, mais à interroger les carences internes de la culture arabe contemporaine.
Son approche reste qualitative et introspective, plus morale que sociologique. Il ne se fonde pas sur des statistiques ou des sources documentaires, mais sur une expérience vécue du désarroi collectif.
Cette méthode, typique des penseurs arabes réformistes du XXᵉ siècle, fait de l’écriture un acte de responsabilité éthique avant d’être un exercice académique.

Enjeux historiographiques

Historiographiquement, cet article s’inscrit dans la lignée du discours post-1967 sur la renaissance arabe.
Mais Abdelkrim Ghallab s’en distingue par son approche équilibrée : ni rejet global de la modernité, ni fascination aveugle pour l’Occident.
Il revendique une “modernité enracinée” (ḥadātha aṣīla), capable d’intégrer la science sans renier les valeurs spirituelles.
Ce positionnement le rapproche des réformistes marocains et le distingue de certains penseurs du Machrek plus radicalement idéologiques.

 

Conclusion

« La nouvelle culture arabe et son rôle dans la prévention des effets négatifs de la défaite » est un texte clé dans la trajectoire intellectuelle d’Abdelkrim Ghallab.
Il marque le passage d’une conscience politique à une conscience culturelle, au service de la dignité collective.
L’article incarne sa conviction que la renaissance du monde arabe dépend de la vitalité morale et linguistique de sa culture.
Sa portée reste actuelle : tant que la culture arabe ne retrouvera pas confiance en elle-même, aucune victoire ne sera durable.

Revue Al-Adab n°1-3

La nouvelle culture arabe et son rôle dans la prévention des effets négatifs de la défaite

Article issu des archives de la revue :

الحروب الصليبية ضد المغرب العربي

Les Croisades contre le Maghreb arabe

Par : Abdelkrim Ghallab

Revue : Al-ʿArabī (L’Arabe)

Numéro : 350

Date de publication : 1 janvier 1988

Type de publication : Mensuel depuis 1958

Pays de publication : Koweït​

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

À la fin des années 1980, la revue Al-ʿArabī joue un rôle central dans la diffusion de la pensée arabe moderne. Abdelkrim Ghallab y publie « Les Croisades contre le Maghreb arabe » dans un contexte marqué par la montée des tensions géopolitiques et par le renouveau des discours identitaires dans le monde arabe.
L’article met en perspective la confrontation historique entre l’Occident chrétien et le Maghreb musulman, en la relisant à travers une grille d’analyse politique et culturelle propre à la pensée postcoloniale arabe.
Abdelkrim Ghallab y poursuit son projet intellectuel : montrer que la domination culturelle moderne prolonge, sous d’autres formes, la logique des Croisades médiévales.

 
Ton & style

Le ton est vigoureux et polémique, mais toujours maîtrisé. Abdelkrim Ghallab adopte un style journalistique dense, rythmé par des formules fortes, sans tomber dans le dogmatisme.
Son écriture, à la fois historique et morale, vise à éveiller la conscience du lecteur. Le style est marqué par une syntaxe oratoire, typique de ses essais sur la civilisation et la foi.

 
Thèmes principaux
  • Lecture politique des Croisades comme métaphore du colonialisme moderne.

  • Défense de l’unité culturelle du Maghreb arabe.

  • Critique du néocolonialisme intellectuel et médiatique.

  • Rôle de la mémoire historique dans la résistance culturelle.

  • Appel à la renaissance morale et spirituelle du monde arabe.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet article s’inscrit dans la veine militante de la pensée d’Abdelkrim Ghallab, proche de ses écrits sur la langue, la culture et la foi dans les années 1970–1980.
Il manifeste sa conviction profonde que l’histoire est une arme de conscience : comprendre les Croisades, c’est comprendre les mécanismes de la domination contemporaine.
Ce texte illustre parfaitement la fusion entre l’intellectuel, l’historien et le moraliste dans la plume d’Abdelkrim Ghallab, et marque l’un de ses sommets journalistiques sur la géopolitique du monde arabe.

 
Valeur historique et usages possibles

L’article a une valeur documentaire importante : il révèle la manière dont les intellectuels arabes de la fin du XXᵉ siècle relisaient le passé pour penser le présent.
Il constitue un témoignage capital pour l’histoire de la conscience maghrébine moderne, où la lutte pour la culture et l’indépendance spirituelle s’appuie sur la mémoire historique.
Il peut servir de référence dans les études postcoloniales, les analyses des discours anticolonialistes arabes et les recherches sur le nationalisme culturel marocain.

Note académique
 
Brève analyse critique

Dans « Les Croisades contre le Maghreb arabe », Abdelkrim Ghallab propose une réflexion lucide sur la continuité des formes de confrontation entre l’Occident et le monde arabe.
Il ne traite pas les Croisades comme un épisode médiéval clos, mais comme un symbole historique : celui d’un affrontement récurrent entre deux visions du monde — la domination par la force et la défense de la dignité spirituelle.
L’article allie érudition et conviction morale, rappelant que l’histoire doit être relue pour éclairer les luttes contemporaines.

Objet et portée

L’objet de l’article est de déconstruire le discours historique occidental sur les Croisades en montrant que leurs logiques persistent dans les politiques modernes de domination culturelle et économique.
La portée de l’analyse dépasse le cadre historique : Abdelkrim Ghallab y défend une vision éthique de la résistance fondée sur la foi, la culture et la mémoire.
Il fait du Maghreb non pas une périphérie, mais un centre spirituel de la civilisation islamique, porteur d’un message universel de justice et de liberté.

Critique méthodologique

Sur le plan méthodologique, Abdelkrim Ghallab mobilise une approche historico-idéologique.
Son analyse repose sur la comparaison entre les motivations religieuses des Croisades et les justifications morales des interventions modernes en terre arabe.
S’il ne cite pas de sources académiques précises, il inscrit son propos dans une tradition d’essais de conscience historique, où la rigueur morale prime sur l’exactitude érudite.
Cette méthode, typique de son écriture, vise moins à établir des faits qu’à réveiller la conscience politique du lecteur.

Enjeux historiographiques

L’article s’inscrit dans les grands débats du monde arabe sur la mémoire coloniale.
Historiographiquement, il participe à la relecture du passé dans la perspective de la pensée de la libération. Abdelkrim Ghallab fait ainsi écho aux réflexions d’intellectuels arabes comme Malek Bennabi ou Anouar Abdel-Malek, tout en leur donnant une inflexion marocaine : la défense du Maghreb comme rempart spirituel.
Son texte illustre la tension entre mémoire collective et récit historique dominant, enjeu central des études postcoloniales arabes.

 

Conclusion

« Les Croisades contre le Maghreb arabe » est l’un des textes les plus fermes d’Abdelkrim Ghallab dans sa défense de la dignité culturelle arabe.
Par la densité de son écriture et la clarté de sa vision historique, il incarne la voix d’un intellectuel qui refuse la résignation et réaffirme la continuité de la lutte intellectuelle du monde arabe pour sa souveraineté morale.
Ce texte, d’une grande actualité, mérite d’être lu comme un manifeste de vigilance historique, où la mémoire du passé éclaire les défis du présent.

Revue Al-Arabi n°1

Les Croisades contre le Maghreb arabe

Article issu des archives de la revue :

هكذا غنى طاغور

Ainsi chanta Tagore

Par : Abdelkrim Ghallab

Revue : Al-Nāshir Al-ʿArabī (L’Éditeur arabe)

Numéro : 16

Date de publication : 1 janvier 1990

Type de publication : Mensuel depuis 1974

Pays de publication : Koweït​

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

À la fin des années 1980, le monde arabe est en pleine mutation intellectuelle. L’intérêt pour la littérature mondiale, notamment la poésie orientale, croît dans les milieux arabes cultivés. C’est dans ce contexte qu’Abdelkrim Ghallab publie Ainsi chanta Tagore dans la revue koweïtienne Al-Nāshir Al-ʿArabī.
Le choix de Rabindranath Tagore, poète indien humaniste et lauréat du prix Nobel de littérature, témoigne de la volonté d’Abdelkrim Ghallab d’élargir l’horizon culturel arabe vers un universalisme littéraire où la foi, l’art et la dignité humaine dialoguent.

 
Ton & style

Le ton est lyrique et méditatif, marqué par une profonde admiration pour l’esprit universel de Tagore. Abdelkrim Ghallab adopte un style évocateur et poétique, tout en conservant la précision intellectuelle propre à ses essais.
Son écriture oscille entre analyse critique et émotion esthétique : il commente l’œuvre de Tagore avec empathie, y voyant une parenté spirituelle entre la sagesse orientale et les valeurs de l’humanisme islamique.

 
Thèmes principaux
  • L’universalité de la poésie et de la beauté.

  • La spiritualité de l’art et la foi en l’homme.

  • Le dialogue des civilisations orientales.

  • La rencontre entre culture arabe et culture indienne.

  • L’éthique humaniste dans la création artistique.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet article illustre la dimension internationale de la pensée d’Abdelkrim Ghallab. Loin du cadre purement marocain, il s’ouvre ici à une lecture comparée des grandes figures de la culture orientale.
Cette approche, rare dans ses écrits journalistiques, révèle une curiosité spirituelle et intellectuelle universelle : Abdelkrim Ghallab perçoit en Tagore un frère d’âme, un poète de la liberté intérieure et de la fraternité humaine.

Le texte complète ainsi ses réflexions sur la culture et l’identité, en leur donnant une portée mondiale.

 
Valeur historique et usages possibles

Le texte constitue une source précieuse pour les chercheurs étudiant la réception de la littérature indienne dans le monde arabe. Il montre comment un penseur marocain de premier plan a su intégrer Tagore dans la pensée humaniste arabe.
Il peut être mobilisé dans les études comparatistes sur la rencontre entre l’Orient arabe et l’Orient asiatique, ou dans les analyses sur la médiation culturelle au sein de la presse intellectuelle arabe de la fin du XXᵉ siècle.

Note académique
 
Brève analyse critique

« Dans Ainsi chanta Tagore », Abdelkrim Ghallab rend hommage à un génie universel tout en projetant sur lui sa propre conception de la littérature comme acte moral. L’article n’est pas une simple présentation biographique ; il s’agit d’une méditation sur la vocation du poète.
Abdelkrim Ghallab met en lumière la cohérence entre la spiritualité, la poésie et l’action sociale chez Tagore, cherchant à montrer que la véritable littérature dépasse les frontières pour atteindre la fraternité humaine.

Objet et portée

L’objectif est de réaffirmer le pouvoir unificateur de la parole poétique. En évoquant Tagore, Abdelkrim Ghallab interroge implicitement la responsabilité des écrivains arabes : écrire, c’est éclairer la conscience collective, à l’instar du poète indien qui fit de sa plume un instrument d’élévation spirituelle et de réforme morale.
La portée du texte est donc à la fois esthétique et éthique : la poésie est vue comme un espace de dialogue entre les cultures et comme un vecteur de paix intérieure.

Critique méthodologique

L’approche d’Abdelkrim Ghallab est interprétative et empathique plutôt que strictement analytique. Il ne procède pas à une exégèse littéraire détaillée des textes de Tagore, mais il capte leur essence spirituelle.
Cette méthode repose sur une lecture intuitive, inspirée par la proximité entre deux visions du monde : l’humanisme arabo-islamique et l’humanisme indien.
Le texte illustre ainsi la méthodologie culturelle comparative qui caractérise plusieurs de ses essais tardifs, où l’émotion esthétique soutient la réflexion intellectuelle.

Enjeux historiographiques

Sur le plan historiographique, cet article témoigne d’une période de maturité intellectuelle dans la carrière d’Abdelkrim Ghallab. Il s’inscrit dans le mouvement plus large d’ouverture de la pensée arabe vers d’autres aires culturelles après les décennies d’introspection idéologique post-indépendance.
Il permet de situer Abdelkrim Ghallab parmi les penseurs arabes qui, à la charnière des années 1980–1990, ont cherché à redéfinir le dialogue Est–Est, en dehors de la médiation occidentale.
Son intérêt pour Tagore reflète un désir d’universalité enracinée, où la spiritualité sert de pont entre les civilisations.

 

Conclusion

« Ainsi chanta Tagore » révèle la profondeur humaniste et l’ouverture d’esprit d’Abdelkrim Ghallab. L’article témoigne de son attachement à une conception de la littérature comme service de la vérité et de la beauté.
Ce texte, par sa simplicité et sa portée symbolique, demeure un joyau discret de la presse culturelle arabe et un exemple de dialogue interculturel mené avec respect et lucidité.
Dans l’ensemble de son œuvre, il occupe une place singulière : celle d’une rencontre spirituelle entre deux Orientaux, unis par la même foi dans la dignité humaine.

Revue Al-Nacher Al-Arabi n°1

Ainsi chanta Tagore

Article issu des archives de la revue :

: حوار عبد الكريم غلاب

في الكتابة والتغيير والهوية

Entretien avec Abdelrim Ghallab :

sur l’écriture, le changement et l’identité

Par : Abdelkrim Ghallab

Revue : Afaaq (Horizons)

Numéro : 2

Date de publication : 1 juin 1991

Type de publication : Trimestriel depuis 1963

Pays de publication : Maroc​

Analyse — Style, Portée, et Place dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab
 
Contexte historique et politique

En 1991, le Maroc traverse une phase d’ouverture prudente après deux décennies de tension politique. La société connaît des transformations sociales et intellectuelles profondes. Dans ce climat, Abdelkrim Ghallab, écrivain, journaliste et figure morale, livre un entretien majeur où il médite sur les liens entre l’acte d’écrire, la mission de changement et la préservation de l’identité nationale. L’entretien, publié dans Afaaq , témoigne du rôle de l’intellectuel marocain dans la transition vers un espace public plus réflexif et critique.

 
Ton & style

Le ton de l’entretien est dialogique et introspectif. Abdelkrim Ghallab parle avec une sobriété confiante, combinant la lucidité du penseur et la modestie du témoin. Le style est fluide, non académique, mais porteur d’une densité conceptuelle. Les réponses de l’auteur révèlent sa vision éthique de la littérature : écrire, c’est assumer une responsabilité envers la vérité, la société et l’Histoire.

 
Thèmes principaux
  • L’écriture comme engagement moral et social.

  • La fonction de l’écrivain dans le changement collectif.

  • L’identité nationale et linguistique face aux défis de la modernité.

  • La mémoire et la continuité historique comme fondements de la création.

  • La tension entre tradition et renouveau dans la culture arabe contemporaine.

 
Importance dans l’œuvre d'Abdelkrim Ghallab

Cet entretien constitue un témoignage d’auto-lecture. Abdelkrim Ghallab y synthétise les valeurs esthétiques et politiques qui sous-tendent son œuvre romanesque et journalistique : la foi dans l’écriture comme levier de transformation.
L’article éclaire sa pensée de la responsabilité littéraire : écrire ne relève pas du divertissement, mais d’un acte de fidélité envers la vérité historique et l’identité arabe. C’est l’un des rares textes où l’auteur commente directement son propre parcours, offrant une clé d’interprétation majeure pour l’ensemble de ses romans et essais.

 
Valeur historique et usages possibles

L’entretien a une valeur documentaire et herméneutique. Il éclaire la conception que se faisait Abdelkrim Ghallab du rôle de l’intellectuel au Maghreb à la fin du XXᵉ siècle.
Il peut être utilisé comme source primaire dans les études sur l’autoreprésentation des écrivains arabes et sur la pensée culturelle marocaine. Son intérêt dépasse la biographie : il offre un cadre de lecture des débats contemporains sur l’identité, la modernité et la création.

Note académique
 
Brève analyse critique

« Entretien avec Abdelkrim Ghallab : sur l’écriture, le changement et l’identité » est à la fois une confession intellectuelle et un manifeste discret. L’auteur y exprime la continuité entre sa pratique journalistique, sa production romanesque et sa vision politique. Sa parole articule trois dimensions :

  • l’éthique (dire la vérité),

  • l’esthétique (écrire avec sincérité)

  • la civilisation (préserver la mémoire).

L’entretien illustre la cohérence de sa trajectoire : chez Abdelkrim Ghallab, la littérature demeure indissociable du devoir civique.

Objet et portée

L’objet du texte est de définir la fonction de l’écrivain dans une société en mutation. Abdelkrim Ghallab rejette l’idée de l’écrivain isolé : pour lui, la plume est un instrument d’action, un vecteur de changement moral et culturel.
L’entretien met aussi en lumière sa conception de l’identité comme processus : non un héritage figé, mais une construction dynamique fondée sur la fidélité aux valeurs et l’ouverture au progrès.

Critique méthodologique

D’un point de vue scientifique, l’entretien n’a pas la structure d’un article théorique, mais il possède une valeur méthodologique implicite : celle de l’expérience vécue. Abdelkrim Ghallab fonde son argumentation sur l’observation directe du champ culturel marocain et sur sa propre pratique d’écrivain engagé.
Cette approche subjective limite la portée analytique, mais elle renforce la crédibilité morale du propos : la parole de celui qui a vu, écrit et agi.

Enjeux historiographiques

L’entretien s’inscrit dans la tradition des dialogues intellectuels arabes où la figure de l’écrivain devient objet d’interprétation. Il reflète la période de transition du Maroc vers une modernité culturelle réfléchie, après l’ère des luttes idéologiques des décennies précédentes.
Sur le plan historiographique, le texte aide à situer Abdelkrim Ghallab dans la continuité des écrivains penseurs maghrébins qui ont articulé littérature et réforme — au même titre que Mohamed Berrada ou Abdellatif Laâbi, mais dans un registre plus institutionnel et conciliateur.

 

Conclusion

Cet entretien représente un document clé pour comprendre la pensée tardive d’Abdelkrim Ghallab. Il confirme la cohérence d’un parcours intellectuel fondé sur la fidélité, le réalisme et la foi dans la culture comme instrument d’émancipation.
Au-delà de sa valeur biographique, l’article témoigne de la maturation d’une conscience littéraire nationale, consciente de ses racines arabes et ouverte à la complexité du monde moderne.
Par sa profondeur et sa clarté, ce texte demeure une source précieuse pour les chercheurs étudiant la relation entre littérature, identité et changement social dans le Maroc contemporain.

Revue Afaq n°2

Entretien avec Abdelkrim Ghallab : sur l’écriture, le changement et l’identité

Article issu des archives de la revue :

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